Dahu, la chaussure de ski révolutionnaire qui a inspiré Mike Horn !

Dahu est une start-up suisse basée à Châtel-Saint-Denis. Ils sont à l’origine d’une chaussure de ski révolutionnaire que tout un chacun pourrait porter d’ici les prochaines années. Leur savoir-faire est à la pointe : un exemple est leur collaboration avec Mike Horn, le fameux aventurier qui mène beaucoup d’expéditions dans les régions polaires. C’est un personnage incontournable dans le milieu de la montagne et des performances sportives et humaines extrêmes. Ils ont développé un produit correspondant à ses attentes.

Rencontre avec Nicolas Frey, CEO et fondateur de Dahu :

Comment est née la start-up Dahu ? Et quelle est son histoire ?

Tout a commencé grâce à ma femme qui se plaignait du confort de ses chaussures de ski. Donc, je me suis mis à réfléchir sur des solutions potentielles. Me concernant, j’ai un background de designer ainsi que de marketing. Tout a commencé en 2009, année où j’ai beaucoup skié et où j’ai remarqué que les gens ne consomment plus la montagne de la même manière dont ils le faisaient 15 ans auparavant, tout l’écosystème autour du ski a changé.

D’une part, l’idée était de séparer la partie souple de la partie rigide de la chaussure de ski. La partie souple équivaut à une chaussure d’après-ski, permettant de conduire sa voiture, d’aller boire un verre, ou de faire les courses. Et d’autre part, les objectifs étaient de maintenir la technicité d’une chaussure de ski « normale » ainsi que d’augmenter le niveau de confort.

Par la suite, le business plan a été établi, comprenant des études de marché et j’ai commencé à étendre mon réseau dans ce milieu.

Le mois d’octobre 2012 fut décisif, car une étude focus group a été entreprise sur les pistes de ski notamment en présence d’Aline Bonjour, skieuse de coupe du monde  retraitée. A l’issue de cette journée, une go/no-go décision serait prise. Ce test en conditions réelles s’est avéré très concluant et c’est pourquoi nous avons décidé de continuer avec ce projet

En janvier 2013, nous nous sommes retrouvés à la foire internationale ISPO à Münich où nous avons rencontré un grand succès . L’hiver suivant, la première chaussure de ski Dahu a été lancée sur le marché : 1000 paires de chaussures qui ont toutes été vendues. Le succès était totalement au rendez-vous puisque la Dahu chaussure a même remporté un ISPO Award, product of the year en 2014, plus grande distinction pour un designer dans le monde du sport. Dahu a également reçu un « Red Dot Design Award » ainsi qu’un « Compasso d’oro ». C’est donc un produit dont le design ne peut en tout cas pas être remis en cause.

Qu’est-ce qui différencie vraiment une chaussure de ski dahu d’une chaussure de ski « normale » ?

Les images valent parfois mieux que 1000 mots :

C’est vraiment une chaussure à part entière. La chaussure (partie souple) s’insère parfaitement dans la structure (partie rigide) grâce à des « ribbs » qui permettent de créer un lien entre chausson et de la coque, ce qui n’est actuellement pas le cas sur des chaussures de ski « normales ». La chaussure Dahu résiste également très bien au froid

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?

Le financement n’a pas été une mince affaire. En Suisse, il n’y a pas autant d’effervescence autour des start-ups de la part des investisseurs telle qu’aux Etats-Unis. Au début, le financement a été assuré exclusivement par les “family & friends” jusqu’à la go/no-go décision. Par la suite, des business angels ont décidé d’investir dans notre start-up. Ces business angels sont des passionnés de ski, des gens qui adorent notre produit, la start-up ou le monde du ski en général. Pour éveiller l’intérêt de ce genre d’investisseurs, il faut toucher leurs émotions, c’est affectif. Quelques fois ont été plus difficiles que d’autres, mais finalement on y est toujours parvenu car le produit est mature, il fonctionne et on convainct toujours de plus en plus de personnes.

Chaque année nous progressons, non seulement nous améliorons le produit, mais nous innovons également dans le business model. C’est très intéressant de travailler dans une dynamique aussi positive. De plus, nous avons d’excellents rapports avec nos fournisseurs.

Justement, où en est la croissance ? Et votre stratégie ?

L’année passée nous avons eu une croissance de 70% et nous n’avions déjà plus de stocks au 31 décembre, c’est dire si la marque Dahu commence à être connue. Cette année, nous attendons une croissance à trois chiffres et nous sommes prêts à agir en conséquence. Nous vendons notre chaussure dans 10 différents pays en Europe et cet hiver nous allons à la rencontre du marché américain. Pour l’instant, nous détenons seulement 0,1% du marché de la chaussure de ski. Cependant, nous sommes en pleine croissance, donc nous allons sans nul doute encore progresser en matière de parts de marché.. Concernant nos canaux de distribution, les magasins de sport spécialisés sont notre credo car ils offrent un bon suivi du client. Du point de vue marketing, c’est toujours une tâche assez complexe à mettre en place car c’est excessivement vorace du point de vue financier, donc nous essayons de passer à travers des ambassadeurs, le bouche-à-oreille, la presse mais également en étant présents dans les événements sur les pistes de ski, car le client veut souvent essayer avant d’acheter. Le but est de ne pas dépenser à tort et à travers mais de penser intelligemment, de mener des actions marketing ciblées ayant des réels impacts en termes de visibilité. Il faut être créatif.

Mike Horn, est-ce que c’est vous qui l’avez contacté ou à l’inverse, est-ce lui qui vous a contacté pour son projet de traversée de l’Antarctique ?

C’est Mike qui est venu venu nous voir, car un de ses amis avait une chaussure de ski Dahu, et il s’est dit que nous étions la start-up idéale pour lui tailler un produit sur mesure. Mike Horn a identifié l’élément exosquelette qui pouvait lui résoudre un immense problème. Effectivement il pratique le snow-kite et le fait d’accélérer la transition du mode randonnée (marche) au mode snow-kite lui fait économiser beaucoup de temps et d’énergie par les températures extrêmes qui règnent en Antarctique. C’était un challenge significatif mais à Dahu, nous adorons les défis. Ainsi, nous sommes parvenus à lui délivrer un article destiné à ses besoins. Avec Mike, c’est un échange de bons procédés, il nous apporte ses connaissances sur le froid extrême afin d’optimiser nos produits. De notre côté, nous sommes en mesure de lui fournir le produit dont il a besoin. C’est une collaboration à long terme, nous ne sommes pas un sponsor, Mike est  un partenaire.

Quels sont les défis à venir pour Dahu ?

L’innovation est notre ADN, et nous y accordons une grande importance. Ainsi, rester innovant sera un défi certain, nous ne voulons en tout cas pas rentrer dans le moule. Le but est de rester « disruptive », de se renouveler sur l’innovation. D’autre part, nous pensons également nous diversifier : évidemment dans le domaine de la montagne car c’est notre ADN. Beaucoup de réflexion a déjà été entreprise dans ce sens, le but est vraiment de rester innovant. Par ailleurs, l’innovation n’est pas uniquement orientée produit mais aussi du côté business model. Par exemple, nous pouvons imaginer un système de location de la partie rigide de la chaussure et d’achat de la partie souple. Ainsi le client pourra arriver en station de ski avec la partie souple de la chaussure Dahu et louer la partie rigide de la chaussure… Les problèmes de fitting disparaissent, puisque qu’on aura toujours le même « chausson » qu’on insère dans une coque. Pourquoi ? Parce que le skieur n’aime en général pas louer ses chaussures de ski car 20 personnes sont déjà passées dedans et ça ne sent pas forcément toujours très bon. Par conséquent, beaucoup d’opportunités sont disponibles grâce à cette décomposition du produit software/hardware. Le chausson fait partie des habits de ski, tandis que la coque est plutôt reliée au ski.

Quels conseils pour un jeune entrepreneur désireux de lancer sa start-up ?

Il faut une sorte de naïveté initiale pour se lancer dans une telle aventure. Ensuite, il faut une idée et en parler, communiquer. Cela permet de trouver les bonnes personnes et de découvrir des capacités insoupçonnées. Par exemple, je me suis découvert une capacité à « networker », et si je n’avais pas communiqué, je ne l’aurais jamais su. Le deuxième conseil est qu’on ne fait rien tout seul, il faut trouver les bons associés qui amènent des capacités différentes. En tant qu’entrepreneur, il faut tout d’abord faire son propre SWOT afin d’identifier ses forces et faiblesses, cela permet de trouver les bonnes personnes.

 

Article rédigé par Dany Gaspoz

Last modified: 31 août 2020

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