« LA MISSION D’UN ENTREPRENEUR EST DE CASSER LES CODES »

Marc Bürki, directeur général et co-fondateur de Swissquote, s’est exprimé devant une centaine d’étudiants à l’occasion de la cérémonie de clôture du jeu boursier universitaire. De la mentalité nécessaire au succès d’un entrepreneur à l’avenir des crypto-monnaies, voici les leçons et perspectives d’un entrepreneur suisse à succès, pionnier technologique au sein de l’industrie bancaire.

Le personnage

Marc Bürki pendant la conférence à l’EPFL

Marc Bürki est diplômé de l’EPFL, une institution qui lui tient à cœur. Depuis 2017, il fait partie du conseil des EPF et s’engage pour le développement de l’esprit entrepreneurial helvétique. Son entreprise, dont le siège est à Gland, participe activement au développement technologique de l’industrie bancaire, que ce soit par l’utilisation de robots gestionnaires de fortune ou encore par le développement d’une application de trading en réalité virtuelle. M. Bürki ne correspond pas à l’image traditionnelle que l’on se ferait du directeur d’une banque : il est affable, a le sourire facile et rayonne d’une énergie qui n’a rien de formel. Son discours est à son image, tantôt léger et divertissant, tantôt inspirateur et motivant. Aux anecdotes ponctuées par les rires de l’audience succèdent les morales et vérités comme seul un entrepreneur peut les formuler. Lorsqu’on l’écoute parler, on sent que l’on a affaire à quelqu’un d’inventif, à un créateur. On n’a aucun mal à distinguer l’ingénieur sous le costume du banquier, l’entrepreneur qui a précédé le manager. Il dit d’ailleurs lui-même qu’il n’assume pas complètement son industrie : « je ne mets jamais banquier sur ma carte de visite, je mets toujours ingénieur », avoue-t-il avec le sourire.

Le fil rouge

La première leçon sur laquelle il a insisté dans son discours est celle de la cohérence quand il s’agit de faire évoluer son entreprise : « ce qui est important si vous êtes un entrepreneur, c’est de garder un fil rouge […] et le nôtre était d’être actif dans le domaine financier ». Il faut savoir qu’avant d’obtenir la licence bancaire, M. Bürki et son complice et cofondateur Paolo Buzzi étaient principalement actifs dans le domaine informatique, accomplissant entre autres un mandat pour le CIO. Alors pourquoi la finance ? L’entrepreneur a répondu avec humour qu’il ne savait pas vraiment : « il faut garder ce qui fait votre formation, nous étions orientés sur l’informatique et nous nous sommes donc dit que nous ferions un logiciel, puis nous avons simplement choisi un secteur ». Par conséquent, varier ses activités pour garantir une entrée d’argent est tout aussi vital à la survie d’une startup que d’avoir un objectif vers lequel diriger ses efforts sur le long terme.

« Soyez disruptifs »

Marc Bürki a illustré un deuxième message important par une anecdote ; il a raconté comment, malgré l’incrédulité de leur entourage, il a obtenu la licence bancaire avec ses collaborateurs : « ils nous disaient que c’était un “truc de grands” et que nous n’étions que dix ingénieurs ». La morale de cette anecdote est qu’il faut savoir faire abstraction de l’opinion des autres pour réussir à construire une entreprise, ou comme le formule l’orateur : « C’est la mission d’un entrepreneur de casser les codes, de faire les choses différemment et d’être disruptif. N’hésitez pas à reverser des tables ». Il ajoute que la vie d’entrepreneur « n’est pas un long fleuve tranquille ». Tout cela paraît éprouvant et peut sembler décourageant, néanmoins M. Bürki est convaincu que c’est « une excellente idée » de se lancer dans l’entrepreneuriat. Bien qu’il prétende ne pas savoir pourquoi il a voulu faire ce métier, il ne tarit pas d’éloges : « je pense que la chose la plus extravagante en tant qu’entrepreneur est d’être son propre patron, vous pouvez définir ce que vous allez être le lendemain et organiser votre vie professionnelle autour d’une chose qui vous passionne ».

L’union fait la force

Le cofondateur et CTO de Swissquote Paolo Buzzi

« Aussi, si vous voulez devenir entrepreneurs, ne le faites pas seuls car c’est plus simple quand on peut partager les moments difficiles avec quelqu’un ». Voici un autre message fort à retenir du discours de M. Bürki. Et il sait de quoi il parle. En effet, cela fait « plus de 30 ans » qu’il connaît Paolo Buzzi et pour lui la relation entre cofondateurs, « c’est un peu comme un mariage, parfois cela ne fonctionne pas, organisez donc dès le départ une structure juridique très solide qui définit ce qui se passe par exemple en cas de départ de l’un des associés ». Comme les entrepreneurs passent par des périodes difficiles au cours de la réalisation de leurs projets, il est important de ne pas se marcher dessus : « il faut que vous soyez complémentaires, personnellement, j’ai toujours été le vendeur et Paolo le programmeur génial ». Il ajoute que de nombreux entrepreneurs subissent des échecs car ils ne savent pas comment vendre leurs produits. La Silicon Valley, selon lui, met beaucoup plus l’accent sur cet aspect du métier.

Le futur

Swissquote est une entreprise qui aime innover. Marc Bürki, vous l’aurez compris, ne donne pas l’impression d’être quelqu’un qui se repose sur ses lauriers : « Nous sommes actifs dans les domaines de la crypto-monnaie, de la blockchain, du robo-advisory qui est un robot gestionnaire de fortune et nous essayons toujours de casser les codes ». Il faut mentionner que ledit robot gère chaque année deux fois plus d’argent que la précédente, que le nombre de crypto-monnaies échangeables sur le site va également doubler et que l’entreprise a déjà lancé une application de trading en réalité virtuelle. Concernant ces nouvelles technologies, M. Bürki est particulièrement élogieux à l’égard de la blockchain : « cette technologie est extravagante, époustouflante, à tel point que l’on se dit que c’est impossible qu’elle ait été inventée par une seule personne, ou alors il s’agit d’un extraterrestre. Il y a une telle quantité d’innovation dans cette technologie que si son inventeur était connu, il obtiendrait d’emblée un prix Nobel ». Ce qu’il affectionne dans cette innovation, c’est qu’elle permet de se passer des intermédiaires nécessaires à garantir la transaction. Les individus peuvent ainsi s’échanger des actifs financiers directement. Pour ce qui est des crypto-monnaies, l’ingénieur ne se veut pas aussi optimiste : « je pense que, sur le long terme, seules les cinq plus grandes devises vont survivre, contrairement aux trois cent qui vont suivre ».

Le siège de Swissquote à Gland (VD)

Une chose est sûre, pour un ingénieur cherchant du travail, Swissquote présente une option séduisante : « nous avons beaucoup de jeunes ingénieurs de l’EPFL qui viennent nous rejoindre et avons donc une équipe très jeune et dynamique. Je suis celui qui tire notre moyenne d’âge vers le haut » termine Marc Bürki avec un sourire.

 

 

 

Auteur: Yves Berberat

 

Last modified: 31 août 2020

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