De passion à activité lucrative: interview avec Emma et Maïté, entrepreneuses DIY

La prédominance des réseaux sociaux a permis aux personnes les plus habiles de monétiser leurs talents créatifs. Emma, la créatrice de la marque de prêt-à-porter Mademoiselle M, et Maïté, qui est derrière le compte dédié aux créations au crochet Cupid.kiss, sont deux entrepreneuses DIY qui ont su tirer parti de cette tendance. Dans cette interview, elles ont partagé sans réserve leurs expériences et les précieuses leçons qu’elles en ont tirées.

Pouvez-vous vous présenter ?

E: Je m’appelle Emma. J’ai 21 ans et je suis actuellement étudiante dans une école de design. Je suis la créatrice et designer de la marque Mademoiselle M. Je l’ai créée il y a quatre ans, pendant le confinement. J’ai commencé par proposer une collection de maillots de bain. Chaque modèle proposait une couleur différente et les clientes pouvaient choisir celui qu’elles préféraient.

M: Je m’appelle Maïté. Je suis étudiante en dernière année de gymnase. J’ai 19 ans et je suis une personne qui est globalement intéressée par l’art, que ce soit la peinture, le dessin ou encore des choses plus tangibles comme le crochet.

Votre activité en quelques mots ?

Création de Cupid.Kiss

E: Je propose des pièces de vêtements faites sur mesure. Quand je reçois une demande, j’achète le tissu pour ensuite les créer en fonction de la morphologie de la cliente. Par exemple, si une cliente se sent plus à l’aise avec un col haut plutôt qu’un col en v, je l’adapte à son souhait.

M: Je fais du crochet. Je crochète de tout, des accessoires aux animaux en peluche en passant par les vêtements.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir entrepreneuse DIY sur les réseaux sociaux ?

Dernière collection de maillots de bain de Mademoiselle M

E: Depuis toute petite, je rêve d’avoir ma marque. Je dessinais beaucoup, je m’amusais à imaginer des concept stores. Durant le confinement, j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancée. J’ai créé ma première collection de vêtements en deux semaines avec seize pièces uniques et faites sur mesure. J’ai eu la chance que ça marche, et depuis, je ne me suis jamais arrêtée.

M: J’aimais beaucoup faire du crochet et il est venu un moment où j’en faisais beaucoup, si bien que ça a commencé à prendre beaucoup de place et je ne savais pas quoi en faire. J’en faisais pour des amis, j’en offrais en cadeau, j’en faisais pour moi-même. J’avais déjà cette envie de partager ce que je faisais, parce que créer c’est bien mais partager, c’est ça qui fait plaisir. Il m’est venue l’idée de tenter de gagner un peu d’argent parce que je suis étudiante et on ne dit pas non à un peu de sous. Pourquoi ne pas me faire de l’argent avec quelque chose que je fais par passion ? À la base, c’était surtout pour essayer. Je ne m’attendais pas à grand-chose mais maintenant j’arrive à me faire un peu d’argent.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ?

E: Le moment où je crée. Et je prends encore plus de plaisir quand la pièce commence à prendre forme.

M: Tout l’aspect artistique. Lorsqu’on peint, c’est toujours le même processus. En revanche, l’avantage avec le crochet est que, par exemple, je peux voir un pull ou un sac dans une boutique et je vais pouvoir le faire.

Quel est votre objectif avec votre projet ?

E: Dans l’idéal, j’aimerais lancer deux projets : un magasin de prêt-à-porter où les clientes pourraient acheter des pièces si elles sont pressées, et une boutique de type showroom où les clientes pourraient avoir leurs mensurations prises par les employés afin de créer des vêtements sur mesure, ce qui reviendrait naturellement un peu plus cher.

M: Personnellement, je ne me suis jamais fixé d’objectif. Tant que ça plaît, cela me fait du bien.

Sur quels réseaux sociaux et/ou sites internet vendez-vous vos produits ?

E: Je vends seulement sur Instagram mais je suis aussi présente sur TikTok pour promouvoir ma marque. Je n’ai pas encore de site Internet mais j’y réfléchis (Emma a créé son site internet après cette interview. Vous pouvez retrouver ses créations à l’adresse suivante: https://www.mademoiselle-m.ch/).

M: J’ai participé à un seul marché pour l’instant mais je vends surtout sur Instagram.

D’après vous, quel est le meilleur réseau social pour promouvoir son entreprise ?

E: TikTok, parce que ça va très vite, mais Instagram est mieux pour promouvoir du contenu plus diversifié.

M: Je pense que c’est TikTok parce que ça apporte plus de visibilité. Mais parfois, je fais des vidéos où je gagne des abonnés et des likes, mais ils ne se rendent pas sur mon compte Instagram, là où je vends mes articles. Du coup, j’ai plus d’abonnés sur TikTok que sur Instagram alors même que je ne vends pas directement sur TikTok.

En effet, bien qu’Instagram compte encore un nombre considérable d’utilisateurs actifs en Suisse, soit 3,7 millions, la plateforme TikTok gagne progressivement du terrain. Selon une étude conduite par Statista en 2023, TikTok devrait compter jusqu’à 2 milliards d’utilisateurs en 2024. Comme le précise l’agence de marketing digital Bright, “TikTok permet d’atteindre 1 personne sur 4 en Suisse sur une population variée.” Ainsi, le réseau social se positionne comme un outil redoutable pour les entrepreneurs, leur offrant un nouveau canal pour toucher leur public cible de manière dynamique et interactive.

Avez-vous développé une stratégie pour faire connaître votre compte ?

E: Non, mais j’ai eu beaucoup de chance. Quand j’ai dévoilé ma première collection, beaucoup de personnes l’ont repartagée, ce qui a permis à ma marque de décoller. Ensuite, j’ai commencé à poster des photos d’autres pièces et partager le processus derrière mes designs.

M: Pas du tout. Je n’aime pas les réseaux sociaux. C’est la partie qui me freinait le plus à me lancer. Il y a trop d’aspects à prendre en compte : il faut bien présenter ses articles, mettre en avant son travail et investir du temps pour construire et entretenir une communauté. C’est un peu compliqué de garder les gens informés parce qu’on ne peut pas juste apparaître et ensuite disparaître comme ça. Il faut aussi tenir compte de la publicité, sachant qu’il y a aussi le bouche-à-oreille. C’est ce qui est avantageux et, en même temps, désavantageux sur les réseaux sociaux. On a une portée qui peut être vraiment grande, mais il faut savoir s’en servir. Et ça, c’est une partie que je n’aime pas trop.

Avez-vous eu des opportunités professionnelles en dehors des réseaux sociaux ?

E: J’ai eu la chance de réaliser un premier défilé en 2021 pour mon travail de maturité, et un deuxième en janvier à l’École Hôtelière de Genève. Une amie qui étudie dans cette école m’a dit qu’ils organisaient un gala et qu’ils avaient besoin d’un événement esthétique. Cela m’a aussi donné l’opportunité de me faire des contacts.

M: Oui ! J’ai participé à un marché à Lausanne, le Station 24. C’est une petite boutique qui appartient à une artiste, où on peut louer un spot pour vendre ses articles. Il y a plein de créateurs de bijoux et de cosmétiques. Chaque année, l’artiste organise un marché de Noël et j’ai pu y participer et vendre la majorité de mes articles.

Pouvez-vous me raconter un moment qui a été particulièrement difficile pour vous ?

E: Ma marque a marché pendant trois collections donc je m’étais habituée à avoir beaucoup de clients. Ma quatrième collection n’a pas marché du tout. Je me suis posé beaucoup de questions sur cet échec. J’ai appris sur le moment que tout est une question de timing. Par exemple, je lance maintenant ma collection de maillots de bain en avril et non plus en juillet.

M: Je fonctionne un peu par vibe. Je n’aime pas vraiment poster mes articles petit à petit. J’attends d’en avoir cinq prêts d’un coup car c’est plus simple pour faire de la pub. Je me souviens avoir fait une vidéo TikTok dans laquelle on ne voyait pas ma tête. Je montrais seulement mes articles et elle n’avait eu aucune portée. Je n’avais fait que trois vues alors que dans la vidéo d’avant, montrant mon visage, avait eu bien plus d’impact. Cela m’a affecté car on se pose des questions comme “est-ce que c’est moi qui ai mal fait la vidéo?” ou “est-ce que les articles ne sont pas assez biens?” J’ai ensuite posté une autre vidéo qui, cette fois-ci, a bien marché et j’ai réussi à tout vendre, ce qui montre bien que les réseaux sociaux ne sont pas du tout faciles. Au début, ce n’est pas évident du tout.

Un mot pour la fin ?

E: J’espère que les gens n’hésiteront pas à se lancer après avoir lu cet article. Même s’il y a parfois des hauts et des bas, cela en vaut la peine.

M: Il faut encourager les plus petits artistes à se lancer. J’ai toujours voulu monétiser un minimum mon art mais j’avais peur de réfléchir à mon identité visuelle, comment partager, poster, et toucher les gens. Mais parfois, il faut juste se jeter dans le tas sans réfléchir.

”Sources”
https://schwedin.ch/fr/blog/les-reseaux-sociaux-en-suisse-dernieres-tendances-et-opportunites-publicitaires
https://bright.swiss/tiktok-en-suisse-un-levier-incontournable-dans-votre-mix-media/

Rapport Marketing d’influence 2023


 

Kadiatou Maiga

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Last modified: 21 juin 2024

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