Ecrit parSa voiture est électrique. Oui électrique. À cette époque, trois types d’automobiles font leur apparition : l’électrique, la vapeur, et le moteur à combustion interne. La bataille est lancée pour voir quel modèle saura imposer son meilleur record.
Les dés sont jetés
Dès le 17 janvier 1899, voilà qu’un ingénieur belge se lance dans un combat de vitesse avec le français, bataille qui durera environ 4 mois jusqu’à ce que le belge atteigne la vitesse symbolique de 100km/h avec sa Jamais Contente (et ravissant donc le titre symbolique) !
Oui, vous avez bien lu, la première voiture au monde à avoir dépassé les 100km/h était une électrique. De quoi mettre à mal l’image de « nouvelle technologie » que l’on accole souvent à la voiture électrique de nos jours.
La première question qui vous vient à l’esprit est donc : comment le moteur à combustion interne s’est largement imposé dans le monde jusqu’à aujourd’hui ?
Comme vous pouvez le voir ci-dessous, ces voitures ont commencé à rivaliser l’obtention des records quelques années après la barre des 100km/h franchies. Si vous allez jeter un coup d’œil à la suite, vous pourrez voir que les voitures à combustion interne détiendront (presque) tous les records dans les décennies suivantes, jusqu’à ce que le turboréacteur soit inventé.
Source: Wikipédia, octobre 2017
Le siècle de l’électricité
Historiquement, le 19ème siècle est celui de l’électricité. Comment ne pas citer Thomas Edison, né en 1847, détenteur de plus de 1000 brevets et plus particulièrement connu pour avoir grandement amélioré l’ampoule à incandescence que Joseph Swan avait inventé en 1879.
N’oublions pas non plus Gaston Planté, inventeur du premier accumulateur électrique au plomb/acide (la première batterie électrique rechargeable), type de batteries qui se retrouve dans la Jamais Contente de Camille Jenatzy (ci-contre) lors de l’obtention de son record des 100km/h.
Il y avait aussi James Clerke Maxwell née en 1831 et qui sera à l’origine de la formulation des fameuses « équations de Maxwell » (entre autres) que tous les étudiants ingénieurs ont étudié lors de leur cursus.
Nous pourrions encore citer Volta (1745-1827), inventeur de la première électrique, Nikola Tesla (1856-1943), connu pour ses travaux sur les moteurs électriques (et oui, Elon Musk n’a pas choisi le nom de sa marque par hasard). Bref, la liste pourrait continuer longuement.
Cela nous permet ainsi de mieux cerner le contexte historique de l’époque : les voitures électriques apparaissent naturellement à la suite de ces découvertes historiques.
L’avènement du moteur à combustion interne
Pourtant, elles se feront dépasser (techniquement et commercialement) par le moteur à combustion interne. Répondre à cette remarque reste encore sujet à de nombreux débats, mais quelques pistes peuvent nous guider.
Du point de vue technique, le gros problème des voitures électriques était (et encore aujourd’hui !) le poids des batteries rapporté à leur capacité énergétique. Rien que pour la Jamais Contente, la moitié de son poids de 1,5 tonnes était due aux batteries.
Par ailleurs, les pilotes de voiture électrique étaient obligés, lors de longues courses, de s’arrêter très régulièrement pour changer les batteries. De ce point de vue, le moteur à combustion interne était plus efficace : pas besoin de recharger quelconques batteries, opération longue, ou de les remplacer (dans le cas d’une course) : il suffisait d’insérer le carburant.
D’autre part, du point de vue économique, vendre de l’essence était un modèle d’affaires plus simple que la recharge ou le changement de batteries en cas de long trajets. Nous le voyons d’ailleurs aujourd’hui : les voitures électriques qui arrivent aujourd’hui à concurrencer celle à essence/diesel sont le plus souvent les citadines qui effectuent de courts trajets (la Zoé de Renault, par exemple).
Et enfin, argument non négligeable, la pollution due au CO2 et aux particules fines (NOX) n’était, à l’époque, pas un sujet critique. Sans oublier que les réserves de pétroles commençaient juste à être exploitées.
L’avenir de la voiture électrique ?
Les problèmes du 19-20ème siècle de la voiture électrique restent pratiquement les mêmes qu’aujourd’hui pour sa démocratisation : améliorer l’énergie stockée par unité de poids dans les batteries, innover sur la recharge des batteries (rapidité, provenance et stockage de l’électricité des bornes), sans oublier la problématique environnementale à laquelle elle est censée apporter une solution plus durable.
En effet, bien que l’électricité ne pollue pas « en soi » lorsque la voiture roule, il faut aussi considérer sa production. Si l’électricité consommée par la voiture est produite à partir de charbon, le résultat est le même.
Ainsi, innover sur la voiture électrique requiert de penser à toute la chaîne à la fois : production de l’énergie, acheminement, stockage, efficacité des batteries et enfin recyclage des composants.
Eh oui, ce n’est pas pour rien que Elon Musk a à la fois lancé Tesla, investi dans sa Giga Factory de batteries et investi dans Solar City.
Last modified: 31 août 2020
