Au cœur d’une cohue organisée, d’un bruit vrombissant, SORTERA sort enfin de terre après sept années de gestation. Ce nouvel engin éco-industriel est un concentré d’innovation appliqué au tri de déchets qui vise à “valoriser 100% des déchets”. Son inauguration a été fêtée courant octobre à Satigny (GE), au sein de l’entreprise de recyclage Sogetri.
Sogetri
L’entreprise phare de recyclage en Suisse romande a développé une expertise et un savoir-faire reconnu pour devenir la référence du tri en Romandie. Elle confirme d’ailleurs sa politique de développement durable en inaugurant le 11 octobre dernier, sa nouvelle machine SORTERA, élaborée par ZenRobotics, une société finlandaise spécialisée dans le développement de robot.
SORTERA le robot high-tech
Intégrant les dernières technologies suisses et européennes pour automatiser une chaîne de production, SORTERA, qui signifie “tri” en Suédois, est un concentré d’innovation appliqué au tri de déchets. Ce robot au bras articulé doté d’IA (intelligence artificielle) est conçu pour reconnaître automatiquement les différents types d’objets et de matières.
De l’étendu de ses 20’000 m² le centre promet de traiter 77’000 tonnes de déchets par année et pour la première fois en Suisse, d’atteindre un taux de tri de 80% du flux des déchets entrants (métaux – ferreux et non ferreux-, bois, papiers, cartons et plastiques) contre 30% en 2018. SORTERA permettra de valoriser jusqu’à 80% des déchets qui pourront être réutilisés en substitut d’énergie fossile ou recyclé et de réduire significativement le taux d’incinération de 70% à 20% des matières non-recyclées. Selon Thierry Vialenc, Directeur général Sogetri SA, ces chiffres se traduisent par une réduction d’émission de gaz à effet de serre à hauteur de 13’000 tonnes par an, soit l’équivalent des émissions de 52 allers-retours en airbus A380 entre Genève et New-York.
La place de l’homme dans la robotisation
Après les quelques 80 tapis roulants, soit environ 2 kilomètres minés de robots, les employés de Sogetri font les dernières vérifications à la main. Comme l’affirme Thierry Vialenc lors de l’inauguration de SORTERA, la robotisation n’entraînera pas une diminution des emplois mais en revanche « les gens auront d’autre conditions de travail » puisque le tri sera automatisé, « les employés s’occuperont du contrôle qualité et nous prévoyons de créer une dizaine d’emplois, plus qualifiés ».
La problématique : les ménages
Mais voilà que derrière cette annonce se cache une autre réalité : uniquement les déchets industriels des entreprises, des encombrants du canton et les « à trier » du secteur bâtiment passeront par Satigny. En effet, la politique fédérale, à la suite d’une politique tierce, ne permettrait pas à SORTERA de traiter les déchets ménagers. Déchets qui partent souvent à l’incinérateur.
La bonne nouvelle est que ce processus d’assainissement des centres de tri est en train de se répandre sur le globe. On en recense déjà une dizaine en Europe et en Amérique du Nord. Bien qu’ils ne soient pas tous de la même origine que SORTERA, ces écopôles visent à termes un taux de valorisation de 100 %, afin de réduire à zéro la part de déchets incinérés.
Genève comme référence
Avec SORTERA, Genève se place en exemple pour le recyclage et la valorisation des déchets. À l’heure où nous devons relever des défis pour lutter contre le réchauffement climatique, le recyclage permet de limiter les émissions de gaz à effet de serre tout en préservant les ressources naturelles. Une gestion rationnelle et économe des ressources que la planète nous fournit continuera de s’imposer comme un impératif. L’avenir appartient résolument à l’économie circulaire.
Par Romain Briffaz
Last modified: 2 septembre 2020