Dans notre troisième IT’LIVE, nous recevons Amine Gouglou, étudiant en première année de master en management à HEC Lausanne. Cet entrepreneur plein de ressources partage avec nous comment il a concilié études et entreprise, mais également ses conseils pour aider les jeunes entrepreneurs à surmonter les obstacles auxquels ils sont bien souvent confrontés.
En 2018, alors qu’il est en bachelor à Genève, il crée Reborn avec l’aide de quatre associés, une société spécialisée dans le conseil, le développement et les solutions informatiques. Il nous raconte : « il ne faut pas avoir peur de faire des heures supplémentaires quand tu travailles pour toi-même ». Suite à cela, il part une année aux Etats-Unis. A son retour, malgré l’envie de lancer un nouveau concept, il reprend cette activité sous une nouvelle forme: Web Design Agency, où Amine peut déployer sa créativité, principalement dans le domaine du marketing et de la publicité.
Avant son voyage, la start-up connaissait déjà des difficultés à l’interne et son départ n’a pas aidé l’équipe à rester motivée. De cette expérience, Amine retient qu’il est important de bien choisir ses associés : « la confiance c’est le principal ». Reborn ne s’est pas arrêté pour autant : malgré la perte d’un associé, des contrats qui vont avec et le départ d’Amine pour un an, la start-up s’oriente peu à peu dans le domaine des assurances et y applique son savoir-faire en matière de marketing.
Pendant ce temps-là, Amine accumule des expériences sur le Nouveau-Continent, puis revient en Suisse avec pleins d’idées et un nouveau concept à lancer. Dès son retour, il est sollicité par une chaîne de fast-food qui a besoin d’une nouvelle image de marque. Amine met de côté son projet et, dans la foulée, accepte ce défi. Ce nouveau souffle relance Reborn et amène aussi d’autres clients : « il ne faut négliger personne et entretenir une bonne relation avec tout le monde. Tu ne sais pas ce que chaque personne peut t’apporter. ».
Les défis du jeune entrepreneur
Comment gérer ses études et une société en même temps ?
Pour Amine, il ne faut pas compter ses heures de travail et se donner des objectifs raisonnables tout en restant honnête avec les clients tant sur les délais que sur les tarifs. « C’est une question de gestion et de motivation ». Bien gérer son temps et s’organiser, c’est la clé pour tout concilier.
Comment surmonter les challenges liés à la facturation et au prix des prestations ?
Amine nous confie avoir souvent sous-évalué prix de ses prestations et de son temps de travail lors des devis avec ses premiers clients. Malheureusement, cela impacte la rentabilité de l’entreprise et pour cela « il ne faut pas avoir peur de vraiment évaluer le travail à sa juste valeur en se disant que le client va trouver le prix trop élevé ». Pour Amine, le client est conscient que chaque chose à un prix et que derrière ce prix, il y a un travail qui le justifie. « À partir du moment où tu sais que tu proposes des services de qualité, il ne faut pas avoir peur de donner ton prix. »
Effectivement, sous-évaluer le prix a plusieurs conséquences : le client peut penser que le travail ne sera pas rendu dans les délais ou qu’il ne sera pas de bonne qualité. Cela peut aussi conduire à sous-évaluer la deadline qu’on lui donne et ça « c’est une erreur à ne pas faire non plus. ». En effet, ne pas se donner le temps nécessaire pour produire de la qualité peut nuire à sa réputation naissante et au rapport que l’on a avec ses clients, car si le client pense qu’il peut réaliser des projets ‘peu chers et de qualité standard’ avec toi, il aura plus de difficultés à comprendre le travail réel en arrière plan et donc aura plus de mal à te payer au juste prix. Par contre, « si le client sait que tu vas lui fournir quelque chose de qualité, il saura que produire quelque chose de bien prend du temps et qu’il y a un travail de réflexion derrière. ». La relation reposera sur des bases plus saines et il sera possible de faire évoluer les demandes des deux parties.
Comment évaluer le temps, le prix et l’effort que l’on met dans chaque projet ?
Un sujet particulièrement difficile pour un jeune entrepreneur est de trouver le bon prix pour ses services. Amine le cache pas : « Franchement ? C’est avec l’expérience. C’est au fur et à mesure du temps, des expériences et des clients. Plus tu vas réaliser des prestations, plus tu sauras combien de temps ça va te prendre. Il n’y a pas forcément de secret à ce niveau-là. »
À la recherche de sa clientèle
Hors caméra, tu nous as expliqué comment tu es allé chercher des clients au départ. Comment as-tu gagné de l’expérience et trouvé ta base de clients en même temps ?
Au tout début, en créant Reborn, Amine nous explique que ses associés et lui n’avaient ni client ni portefeuille. « On s’est dit qu’on allait proposer nos services gratuitement à un, deux voire trois clients : ça nous donne de l’expérience, on a un portefeuille et on a quelque chose à proposer et peut-être qu’on nous présentera des gens. Figure-toi que ça a marché ! »
Un gérant de pizzeria est un des clients qui a beaucoup marqué Amine : « quand tu entretiens une bonne relation avec tes clients, ils te le rendent aussi ». Celui-ci n’avait pas de site internet, de réseaux sociaux et d’imagerie. Ce client-ci n’avait pas de site internet, de réseaux sociaux et d’imagerie. Reborn lui a proposé ses services gratuitement en échange d’un peu de publicité : « on ne savait pas ce qu’il pouvait nous apporter, mais au final il nous a ramené plusieurs restaurants, des bars-billards, il nous a présenté à des boîtes de nuit, à un centre de cryothérapie ». Le réseau, un élément essentiel pour la vie d’une start-up où « il ne faut négliger personne et entretenir une bonne relation avec tout le monde. Tu ne sais pas ce que chaque personne peut t’apporter. ».
Comment entretenir une bonne relation avec les clients ?
Il n’y a pas de secret, « c’est la transparence et la réactivité. » et pour Amine, c’est encore mieux si la relation n’est pas uniquement professionnelle.
Pourquoi avoir choisi le domaine du marketing ?
« Personnellement, j’ai choisi ça parce que je pensais que c’était là où je m’épanouirais le plus étant donné qu’il y a souvent de nouveaux projets et que ça fait appel à la créativité. Tu imagines des choses et elles deviennent réelles. C’est un peu tout ça qui m’a séduit. »
Quelques conseils pour réussir
Pour qu’une boîte fonctionne bien il faut une bonne équipe, un bon réseau externe et une bonne idée. Selon toi, qu’elle est la composante la plus importante ?
« Je pense que tout ça c’est important et il y a aussi quelque chose dont je n’ai pas parlé : il ne faut pas avoir peur des échecs. Les échecs, tu vas en essuyer pleins et le plus important c’est comment tu te relèves à chaque fois, comment tu rebondis, comment tu arrives à garder ta motivation et ton enthousiasme malgré tout. A chaque échec tu grandis et tu progresses plus. »
Quelle était votre plus grosse difficulté en montant votre boîte ?
Amine nous explique qu’ils ont rencontré plusieurs problèmes. Il a souvenir d’une fois ou Reborn a multiplié les heures de travail pour son client, sans jamais lui demander de payer en avance : « au final, il n’a jamais payé. ». C’est une relation donnant-donnant, car « c’est bien de faire confiance aux clients, mais si tu veux que je te fasse confiance, montre-moi que je peux te faire confiance aussi. Il ne faut pas avoir honte non plus de demander son argent, si tu travailles, c’est tout à fait normal. »
Avez-vous rencontré des problèmes financiers et quelles ressources avez-vous utilisées pour surmonter cet obstacle ?
Lancer son entreprise demande parfois de nombreuses ressources financières et pour Amine, cela « peut être quelque chose qui bloque des gens qui veulent entreprendre. ». Par ailleurs, « dans [son]domaine d’activité, [il]n’a pas eu ce problème là parce qu’[il]propose des services, ce qui veut dire que [ses]ressource[s]c’est [son]temps. » et cela n’implique « pas d’investissements financiers à part [le]matériel : des ordinateurs, des appareils photo et vidéo, de quoi faire des shootings. ». L’idée reste au coeur du de la réussite d’un projet entrepreneurial, car pour Amine « l’argent, ce n’est jamais un problème, si ton idée est bien, ton projet est rodé, tu auras des gens qui vont investir. Il ne faut pas se bloquer à cause de l’argent, il ne faut pas que ce soit un motif d’abandon. »
Une dernière question…
As-tu déjà suivi des formations en ligne, qu’en penses-tu ?
« J’ai déjà essayé d’en suivre. Ça va, c’est intéressant, mais franchement je n’en ai jamais terminé une du coup je ne peux pas donner un avis assez objectif. Mais ça reste à voir, c’est en fonction des personnes : je connais des gens que ça a beaucoup aidé et il y en a d’autres qui se forment autrement, peut-être avec quelqu’un qui a déjà de l’expérience et qui les aide. Chacun doit se faire sa propre idée, sa propre expérience. ». En effet, il ne faut pas négliger ces nouvelles opportunités d’apprendre et de se développer personnellement à moindre frais.
Si vous n’avez pas eu l’occasion de nous suivre durant le IT’LIVE, nous vous invitons à visionner la rediffusion directement sur YouTube. Ne manquez pas notre prochain live, mercredi 14 avril à 19:47.
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Par Raphaële Arlettaz
Innovation Time Lausanne
Last modified: 23 octobre 2021