Cette année, le souffle de l’Open Science nous vient du CERN. Ce centre européen de recherche pour la physique des particules ouvre les portes de son site à l’occasion des Open Days 2019 au bénéfice de septante mille visiteurs venus de Suisse et d’ailleurs.
Les portes ouvertes du CERN
Un soleil de plomb, des rayons perçants et une chaleur avoisinant les trente degrés n’auront pas raison des quelques septante mille visiteurs disséminés sur les sites de l’ancien Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire. En l’espace d’un weekend bien rempli (14 et 15 septembre), le CERN, haut lieu de la physique des particules dont l’accès est habituellement limité à une élite scientifique, s’est muté en un véritable parc scientifique à ciel ouvert destiné au grand public. Cet étonnant projet, il convient de le signaler, tire son origine du concept qui sera au coeur de notre article: l’Open Science.
Open science, les origines
Contrairement aux apparences, le concept d’Open Science, qu’on peut décrire comme le fait de rendre toute recherche scientifique et donnée récoltée par la même occasion accessibles à tous, n’est pas un phénomène nouveau. En témoigne l’émergence au XVIIème siècle des premiers journaux et revues scientifiques destinés à répandre le savoir scientifique, savoir qui avait jusqu’alors pour habitude de rester couvé, voire gardé secret pendant des années par ses « propriétaires ». Mais aujourd’hui plus que jamais, l’Open Science résonne dans toutes les bouches, et Genève, qui l’eût cru, y est pour quelque chose.
Pourquoi Genève ?
En bref, parce que le CERN. Depuis 1994, date à laquelle il inventa le World Wide Web en prenant soin de le partager avec le monde entier, cette haute institution de la physique nucléaire n’en finit pas d’ouvrir la science: Invenio, Indico, Inspire ou encore Zenodo font tous partie des technologies et logiciels inventés puis publiquement partagés par ce dernier. Mais le CERN ne s’arrête pas en si bon chemin. Il va même jusqu’à organiser occasionnellement des visites de son site grand de plusieurs hectares. L’Open Science consiste donc cette fois en la possibilité fournie à tout un chacun de se rendre dans les intestins du LHC (accélérateur de particule) pour visiter ses vingt-sept kilomètres de tunnel, quatre détecteurs de particules et son centre de contrôle.
C’est justement au centre de contrôle du CERN, situé à Prévessin, que se rendit l’équipe d’Innovation Time Genève pour apprécier de plus près les mystères et mécanismes de la physique nucléaire. La visite fut une réussite, comme le concept d’Open Science sur lequel elle se base. A tel point qu’on aurait comme l’envie de recommander à d’autres acteurs, institutions et scientifiques lémaniques d’adopter, eux aussi, ce même état d’esprit pour perpétuer le culte presque genevois de l’Open Science. Pourquoi pas imaginer un SIG qui ouvre aux visiteurs les portes de ses réseaux électriques, certains doctorants celles de leurs recherches ou encore certains laboratoires pharmaceutiques celles de leurs entrailles chimiques ? Pour l’instant, l’heure est encore à l’imagination.
Par Jonathan Martin
Last modified: 2 septembre 2020