affiche pandémie UNIGE exposition

Et si ma connexion bug ou que mon ordinateur s’éteint?

Du 14 février au 27 avril 2023, la faculté des Sciences de la Société a mis à disposition une exposition gratuite sur l’impact de la pandémie du COVID-19. Au travers de 5 modules, les visiteurs naviguent entre objets, textes et vidéos. Cette exposition permet d’ouvrir le dialogue sur les échos de la COVID-19, notamment sur l’univers estudiantin.

Les souvenirs refont rapidement surface

COVID-19, ce mot qui était sur toutes les bouches il n’y a pas si longtemps. Dès les premiers pas et regards, nous sommes replongés dans une époque pas si lointaine, qui pourtant nous semble bien détachée de notre réalité. Pas la peine de se sentir angoissé, l’exposition invite à la discussion et à la réflexion. Au travers de l’espace d’exposition, chacun replonge dans ses propres souvenirs.

On observe rapidement que la vie des étudiants a été fortement touchée. En quelques heures, leur quotidien a été entièrement bouleversé. Terminé les foules qui se poussent à 7 h 55 devant le tourniquet d’Uni-Mail ou le stress de trouver une place assise dans la salle exiguë du cours de 10 h. Au revoir les repas de la cafétéria, manger entre deux cours à midi et fini les rencontres avec les amis et camarades aux détours des longs couloirs. Plus besoin de s’inquiéter d’avoir de la batterie dans son ordinateur portable, d’avoir le temps de passer aux toilettes à la pause ou de se placer au premier rang pour entendre ce que le professeur raconte. Les portes de l’Université sont définitivement fermées.

exposition COVID-19 UNIGE /SDS texte d'introduction

Panneaux d’affichage texte explicatif exposition COVD-19 UNIGE

Vie étudiante connectée

Lors de ma visite à l’exposition “Pandémie”, la première chose dont je me suis souvenue c’est la présence de la visioconférence, les enregistrements des cours et les slides mis en ligne. Comme l’explique très bien la pancarte “Webcam, miroir de (chez moi)”, les échanges deviennent virtuels. Chaque étudiant est obligé d’avoir en sa possession un ordinateur avec webcam et micro, surtout pour les examens. Les cours se suivent seuls, chez soi. Personne n’a envie d’activer sa caméra. Pourquoi voudrions-nous inviter des inconnus dans notre intimité ? La sphère privée est investie de la sphère publique et l’école entre dans la chambre ou dans le salon de chaque élève. Cette intrusion numérique est difficile à gérer et met, souvent, mal à l’aise. Projeté sur un des murs de la salle d’exposition, des images de visioconférence nous rappellent que le quotidien à la maison n’est pas toujours aisé. Bien que posséder un ordinateur est la condition essentielle pour utiliser des outils tels que Zoom, d’autres paramètres interviennent dans cette pratique. Manque de place, manque de calme, espace commun partagé ou mobilier peu adapté rendent les cours à distance difficiles. Chacun fait du mieux qu’il peut, mais on sent que cette nouvelle façon d’étudier est lourde et non sans conséquences. Des inégalités surviennent dans l’accès à des outils assez performants, comme des ordinateurs et une connexion wifi. Les étudiants font face à de nouvelles difficultés dans un quotidien rempli de doutes.

“Cette virtualisation des échanges a également permis une porosité inédite entre sphère privée et sphère publique, nous obligeant à gérer l’intrusion des autres dans notre espace privé via d’interminables réunions et cours derrière les écrans” – citation de l’exposition.

L’isolement impacte le moral des troupes. Les contacts et échanges réguliers font partie intégrante de la vie étudiante. On essaye de s’adapter, de s’accrocher pour ne pas couler. Dans certaines classes, des groupes sur les réseaux sociaux sont créés dans le but de se partager des notes de cours, mais aussi pour rigoler un bon coup. Heureusement, en Suisse, nous bénéficions de nombreuses innovations et technologies pour communiquer, surtout à cette période. Les travaux de groupe se font à travers Zoom (logiciel de visioconférence). Le partage d’écran permet à chacun de participer et de montrer ses avancées. Les étudiants s’adaptent et utilisent différentes plateformes d’Internet pour travailler en commun. Sur le Google Drive on partage des documents et dossiers, sur la plateforme Slack des discussions forment un nouvel espace d’échange et les webcams permettent de transmettre quelques sourires et fous rires. Ces technologies digitales prennent une place plus importante dans la vie estudiantine et permettent de conserver le lien avec les camarades de chacun.

Malgré les points positifs du travail à distance et les capacités d’adaptation des jeunes universitaires, les présentations orales et les examens deviennent de nouvelles angoisses tel qu’on le ressent au travers de l’exposition : ” Et si ma connexion flanche ? “Si je n’arrive pas à me connecter ? “Si ma webcam/micro ne fonctionne pas ?”. Ces outils numériques, tant salués deviennent source définitive de stress intense pour un grand nombre d’étudiants. A titre d’anecdote personnelle, lors d’un travail de groupe, nous avions pour objectif d’interviewer un journaliste de Tamedia. J’avais pour rôle d’animer la séance en donnant la parole à chaque intervenant et proposer des interactions avec la classe, quand, d’un coup, mon ordinateur a décidé de complètement s’éteindre au milieu de la présentation. Difficile de ne pas s’imaginer le stress intense ressenti au moment où je disparais de la visioconférence pour mes camarades. Prise au dépourvue, à défaut d’un Ipad ou d’un autre outil adapté, j’ai utilisé mon téléphone pour me connecter et être présente, malgré tout. Je reste convaincue que ce problème technique a impacté négativement notre note qui aurait pu être plus élevée.

De nouvelles innovation dans notre quotidien

application Swisscovid historique pendant pandémie

Chronologie de l’application SwissCovid

Pendant ce temps, de nouvelles innovations voient le jour. Bientôt, les portes de l’Université rouvrent grâce au pass vaccinal. Cependant, la vie étudiante n’est toujours pas comme avant, cet avant que l’on ne regrette tant. Pour accéder aux salles de classe, à la cafétéria ou encore à la bibliothèque, chaque élève doit prouver qu’il est testé négatif ou vacciné. En 2020, l’application SwissCovid est mise à disposition. Cette innovation est fortement recommandée par les gouvernements. Jugée pratique et facile d’utilisation, elle permet de transporter des documents et informations simplement. Comme le présente l’exposition, cette innovation n’a, cependant, pas convaincu la population. Selon les statistiques et les données présentés dans cette exposition, seuls 24.2 % des citoyens suisses ont téléchargé l’application contre les 60 % attendus par les experts. La santé digitale présente divers enjeux : la collecte de données par l’application est un frein important au téléchargement de cet outil. Néanmoins, la majorité des étudiants joue le jeu, trop heureux de pouvoir réintégrer les couloirs et bancs des écoles.

“Ce succès mitigé provient du fait qu’elle fait débat car elle collecte des données sensibles, à savoir des informations personnelles de santé. Un décalage s’observe entre une solution technique développée dans les laboratoires et une population méfiante” – citation de l’exposition.

En déambulant au travers des panneaux de l’exposition, on tombe sur des petits cadres avec divers masques. Quelques points d’humour montrent un cadre vide pour représenter la pénurie de masque.

Ainsi, les objets ne sont pas épargnés. Le masque devient un compagnon indispensable pour pénétrer dans l’enceinte universitaire. Contrainte ou accessoire de mode, cet objet médical se décline rapidement sous toutes les formes et couleurs. Il représente, cependant, une difficulté financière pour de nombreux étudiants. De plus, il ne permet pas de s’exprimer clairement, ni de lire les expressions sur le visage d’autrui. Bien que les étudiants soient, à nouveau, dans les salles de classe, une distance et des inégalités persistent, au travers de cet objet. Cette innovation du quotidien devient pourtant un indispensable. Malgré ses inconvénients, il offre la possibilité de se déplacer, de participer aux cours en présentiel et donc, de retrouver une vie “normale”. Cet objet nous paraît banal, mais lors de la crise sanitaire, il a été une innovation dans notre quotidien. Les pénuries de masques ont stimulé la créativité et ont su démontrer les capacités d’adaptation de tous. L’Université de Genève a proposé des masques en tissus floqués avec le logo UNIGE afin de pallier aux difficultés financières. Les étudiants non convaincus par ce “style” ont vite trouvé d’autres alternatives, par exemple, en les fabriquant eux-mêmes. Des masques colorés, décorés et stylisés ont rapidement peuplé les couloirs de l’Université. Les étudiants font leur possible pour réintégrer les classes, tout en respectant les consignes sanitaires. Bien qu’on ne distingue plus les sourires, cachés sous le tissu, on devine le plaisir de chacun de revenir en cours. De plus, les couleurs diverses amènent un peu de légèreté et aident à supporter le port du masque en classe.

Son compagnon, le gel hydroalcoolique, création genevoise (Inventé par le pharmacien suisse William Griffiths. En 2005, le Professeur Didier Pittet le recontacte, afin de simplifier la formule et l’offrir à l’OMS), se multiplie. Aux entrées, sur les tables, à la bibliothèque, ce liquide répand son odeur alcoolisée et rappelle à chacun que, non, ce n’est pas encore fini. Bien que cette situation ne soit pas de tout repos, les étudiants retrouvent, peu à peu, leurs habitudes et sortent de leur isolement. Les liens sociaux se recréent, les échanges sont humains et la vie semble presque normale. Fin mars 2022, la fin des mesures est annoncée. La vie étudiante reprend son cours et l’application SwissCovid est désactivée. Une page se tourne et Uni Mail grouille, à nouveau, de son joyeux brouhaha. On observe, au travers de cette exposition et nos souvenirs, que de nouveaux usages se sont infiltrés dans la vie de tous les jours. Bien que contraignants, ils ont su s’immiscer dans nos habitudes et nous permettre de traverser cette période difficile.

Pandémie, générations futures et performances technologiques

 

gel hydroalcoolique pandémie innovation suisse

Le gel hydroalcoolique, cette invention genevoise devenu indispensable en périodre de COVID-19

L’exposition ouvre aussi à la discussion sur les Fake News fortement présentes, durant la crise sanitaire et sur les réseaux sociaux. D’autres sujets y sont présents tels que les frontières et les inégalités de ressources. Cet espace offre un terrain de réflexion et d’introspection. Les innovations numériques ou médicales telles que l’application SwissCovid, le masque comme objet du quotidien ou, encore, le gel hydroalcoolique démontrent l’impact puissant de cette pandémie. À présent que la crise sanitaire est “terminée”, nous réalisons les échos de cette situation insolite, vécue par tous, notamment les étudiants. Cette expérience, à l’échelle mondiale, a touché chaque humain. Ses changements sont puissants et ne se cantonnent pas qu’aux années de crise. Est-ce fini pour toujours ? Allons-nous revivre une pareille époque ? Que pourrions-nous inventer pour rendre ce moment moins dangereux, plus confortable ou plus facile ? La vie étudiante ne dure que quelques années et chacun de nous prendra son envol, cependant, les futures générations pourraient bien être confrontées à la même situation. Il reste à espérer que, dans le futur, la connexion internet soit infaillible et qu’aucun ordinateur ne décide de s’éteindre en pleine prise de parole en visioconférence.

masque pandémie COVID-19 innovation espaces publics

Le masque devient objet du quotidien, petite histoire de sa création

Cette exposition ouverte à tous était une belle occasion pour les classes du secondaire I et II de venir découvrir les recherches menées par l’Université de Genève et de discuter de l’avenir avec l’équipe de recherche.

Encadré

Étudiante en master à Medi@LAB, j’ai suivi les cours du premier semestre depuis la maison. Au travers de cette exposition, je revis le quotidien suspendu d’un semestre qui m’a paru une éternité. Confinée et isolée, j’ai pu compter sur le soutien et l’humour de mes camarades pour me remonter le moral. Nous avions un groupe WhatsApp dans lequel nous échangions régulièrement. De sujets sérieux comme les révisions à notre banal quotidien, les discussions nous permettaient de garder le lien et de s’entraider. Je me souviens que la photo de profil de notre groupe, ajoutée par l’un de nos camarades, m’a beaucoup fait rigoler. Elle représente une cafetière, une tasse et du café renversé partout. Une manière humoristique de représenter notre quotidien. Nous avons, d’ailleurs, eu quelques fous rires grâce à la création de mèmes et vidéos de nos camarades. C’était une façon de développer nos compétences en création de contenu. L’ajout de moyens numériques dans le processus d’apprentissage ne m’a pas dérangé. Cependant, je garde un souvenir très amer du stress généré par les problèmes de connexion, de webcam ou de micro. Je me suis, néanmoins, concentrée sur les avantages de l’étude à domicile : je pouvais suivre les cours en pyjama, j’avais toujours une chaise confortable où m’asseoir et je bénéficiais d’un environnement calme et agréable. Pourtant, j’ai aussi observé bon nombre de mes camarades en difficulté et je les félicite pour leur réussite ! Le retour à l’Université a été un soulagement et les choses ont repris leur cours tel que nous les avions laissées.

Sources

https://www.unige.ch/cite/evenements/exposition/seu/expo-actuelle/echos-pandemie

https://www.letemps.ch/suisse/cinq-vagues-deux-ans-mesures-covid-suisse

https://www.unige.ch/lejournal/vie-unige/automne-2021/enquete-adepsy

https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/krankheiten/ausbrueche-epidemien-pandemien/aktuelle-ausbrueche-epidemien/novel-cov/swisscovid-app-und-contact-tracing.html

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/les-jeunes-paient-un-lourd-tribut-a-la-crise-du-coronavirus-1232259

Sandy Chauvet
Innovation Time Genève

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Last modified: 14 mai 2023

4 Responses to :
Et si ma connexion bug ou que mon ordinateur s’éteint?

  1. Darica dit :

    Excellent article! Très bon retour et perspective personnelle sur l’exposition.

  2. Simone dit :

    Un excellent article, écrit de manière vraiment intelligente !

  3. Chloé dit :

    Un article qui retrace mon vécu en tant qu’étudiante en bachelor. Cette période a été difficile pour moi et j’espère ne plus revivre cette situation. Merci pour votre article !

  4. Martina dit :

    Très bien écrit, t’as réussi à rendre l’exposition encore plus intéressante!

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